WWF et Riposte verte, associations environnementales viennent de sortir leur évaluation de la « politique papier » d’un certain nombre d’organismes administratifs nationaux ou régionaux français. L’étude s’appelle PAP 50 (version 2012).
Cette politique est évaluée à l’aune de certains critères du Grenelle de l’Environnement : en fait, surtout le développement du recyclage des papiers de bureau dans ces entités administratives.
L’objectif est louable quand on sait que les papiers graphiques sont encore insuffisamment recyclés par rapport au carton ou au papier journal, par exemple.
Néanmoins, on peut se poser quelques questions sur les résultats obtenus quand on sait que seulement 25 des 50 organismes ont répondu à l’enquête, les autres ont été évalués sur des données prises sur Internet !
Et quand on voit que l’Ademe n’a pas répondu on peut se poser des questions sur la méthode employée ! (Entre nous, l’Ademe est un organisme exemplaire, celui qui a fait le plus avancer les industriels, dont les papetiers, sur toutes les problématiques environnementales).
On nous propose comme critères objectifs : la politique papier, la consommation, la politique achats, le recyclage, la coopération, mélange de données chiffrées et de ressenti, comme on dit, par ailleurs.
Enfin l’objectif proposé à court terme est totalement irréaliste : passer de 20 à 60 % de papiers recyclés dans le papier de bureau dans un délai court va d’autant plus favoriser l’importation de ces papiers que deux de nos unités françaises (Vertaris et Alizay) sont en grande difficulté.
Appuyer trop vite sur l’accélérateur du recyclé dans les papiers de bureau va créer deux phénomènes doublement pénalisant pour l’industrie française : développer encore plus l’exportation française (vers la Chine, entre autres) de papiers récupérés, renforcer l’importation de papiers finis et recyclés.
Nous sommes là en plein paradoxe de la désindustrialisation française !
Cela ne veut donc pas dire qu’il ne faille pas sensibiliser au recyclage et le développer, mais il faut être aussi attentif aux effets pervers d’objectifs définis hâtivement et qui ne tiennent pas assez compte de la réalité industrielle actuelle.
Il faut donc ouvrir le spectre des efforts : imposer les certifications, et, moins gaspiller. Et, là tous les grands constructeurs dédiés à la bureautique et à l’éditique ont des chiffres de meilleure utilisation de l’impression.
A suivre donc.
Jacques de Rotalier
Analyste Média Imprimé.