Notre académicien préféré a sorti son livre « Sur la route du papier » chez Stock.
Avoir pu le croiser lors de sa quête d’informations a été un plaisir : c’est un homme gai, son oeil pétille, sa gourmandise des faits et des gens le rend fort sympathique.
Sa formation d’économiste, spécialiste des matières premières, le rend légitime pour voyager dans les mondes du papier.
J’en ai retenu plusieurs choses:
‐ Il a souffert en Asie : poussières de sable et de pollution en Chine, rencontre du (dernier ?) papetier qui ne semble pas (encore ?) conscient de la déforestation ; en Inde le sentiment est plus mitigé, car il a eu de vraies rencontres humaines, et une vraie surprise technologique. Au Japon, l’histoire de Sadako, après Hiroshima, est très dure, et très belle.
‐ Il a adoré le Brésil (pays qui a la niaque !) où il a pu constater de visu que les grands papetiers du pays ont fait des progrès énormes pour intégrer leur démarche dans l’économie verte et circulaire moderne. Il a en plus bien argumenté pour dé diaboliser un arbre longtemps objet d’attaques injustes : l’eucalyptus.
‐ Il aime bien l’Europe, même quand il y fait froid, mais le froid peut aider (le soir au coin du feu) à d’authentiques échanges. Pour ce qui concerne notre pays, il a bien compris nos atouts : la forêt, et la recherche, mais aussi nos faiblesses (désindustrialisation excessive, recyclage encore insuffisant dans les papiers graphiques).
Le tout fait un livre plein d’empathie pour les acteurs d’un métier très ancien, à la racine de la matière et des cultures, et qui doit se renouveler une nouvelle fois face et avec des technologies qui permettent réactivité et plus grande ouverture au monde.
Le papier, l’imprimé, sauront à nouveau imaginer leurs atouts : l’imprimé reste le seul média physique, rien de tel pour stimuler l’imagination.
Jacques de Rotalier
Analyste Média Imprimé